Biodiesel : l'Argentine et l'Indonésie dans le collimateur de l'UE
Quand le biodiesel devient une arme de guerre économique … La Commission européenne envisage de taxer très sévèrement les producteurs argentins et indonésiens de biodiesel accusés de dumping.Objectif affiché : "défendre l'industrie européenne du biodiesel contre les pratiques déloyales des producteurs argentins et indonésiens", proposition que la filière européenne s'est empressée de saluer.
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Quand le biodiesel devient une arme de guerre économique … La Commission européenne envisage de taxer très sévèrement les producteurs argentins et indonésiens de biodiesel accusés de dumping.Objectif affiché : "défendre l'industrie européenne du biodiesel contre les pratiques déloyales des producteurs argentins et indonésiens", proposition que la filière européenne s'est empressée de saluer.
Selon les professionnels argentins du secteur, l'Union européenne envisage ainsi d'imposer dès la fin de l'année 2013 des taxes comprises entre 22% et 25% sur le biodiesel en provenance d'Argentine. Si l'on en croit l'organisation European Biodiesel board, cette mesure devrait se traduire par une taxe de 215 à 250 euros par tonne de biodiesel argentin et de 120 à 180 euros par tonne en provenance d'Indonésie, des chiffres que la Commission européenne n'a pas souhaité confirmer à l'heure actuelle, rappelant simplement que les parties impliquées avaient 15 jours pour faire part de leurs commentaires avant que la proposition soit soumise aux Etats membres. Ces derniers auront jusqu'au 28 novembre pour se prononcer.
S'il ne s'agit certes que d'une proposition, elle est inquiète d'ores et déjà l'Argentine, pays où la filière biodiesel est confrontée à de sérieuses difficultés. La Chambre argentine des producteurs de biocombustibles (Carbio) estime en effet qu'une telle mesure serait "prohibitive pour les exportations (de biodiesel) et ferme(rait) les portes du marché européen à l'Argentine". Considérant par ailleurs que le projet de Bruxelles est basé "sur des arguments fallacieux et des calculs de rentabilité artificiels".
La crise trouve son origine dans la décision prise par le gouvernement de Cristina Kirchner en vue de nationaliser sa filiale YPF-Argentine, contrôlée par l'espagnol Repsol. En guise de représailles, l'Espagne avait arrêté d'importer du biodiesel d'Argentine. Réduisant ainsi de manière drastique les débouchés des producteurs, la moitié de leur production étant exportée jusque là dans la péninsule ibérique. L'UE dans sa globalité représentant 90% des débouchés à l'exportation de cette filière.
En mai dernier, Bruxelles avait imposé des taxes provisoires de 6,8% à 10,6% sur les importations en provenance d'Argentine et de 0% à 9,6% en ce qui concerne celles d'Indonésie, ce qui, selon la filière, avait eu pour conséquence de faire chuter les exportations argentines de 75% par rapport à 2012. En guise de réaction, l'Etat argentin a saisi en mai dernier l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Si initialement, les professionnels du secteur tablaient sur 2 millions de tonnes d'exportations en 2013, un chiffre de 500.000 est désormais annoncé.
Petit rappel : l'Argentine est le premier producteur mondial de biodiesel, fabriqué à base d'huile de soja, avec une production de 2,5 millions de tonnes en 2012 (laquelle représente une valeur de 1,8 milliard de dollars), dont 1,6 à l'export. Arrivent en suivant l'Indonésie et la Malaisie, pays élaborent un biodiesel à base d'huile de palme.
Quand le biodiesel devient une arme de guerre économique … La Commission européenne envisage de taxer très sévèrement les producteurs argentins et indonésiens de biodiesel accusés de dumping.Objectif affiché : "défendre l'industrie européenne du biodiesel contre les pratiques déloyales des producteurs argentins et indonésiens", proposition que la filière européenne s'est empressée de saluer.